De la lenteur des valises au retour du voyage

Jean-François de Bonadona

COLLECTION BOQUIM
LE LIVRE

Littérature
18 x 12 cm
120 pages
Reliure brochée
ISBN 979-10-92521-22-1

L’auteur

Que trouve-t-on dans les valises bonadoniennes? Des poèmes en voyage, des textes en prose, des ouï-dire, des récits où l’on croirait rêver, des langues étrangères côtoyées avec familiarité… L’imprévu, l’anodin, l’objet anonyme qui remis dans le contexte d’une ville emportera son odeur, sa saveur, sa rumeur. Son toucher. Sa lumière… Des retours en arrière et des cercles sans fin.

Jean-François de Bonadona est né le 25 novembre 1955 à Chatou, entre la Seine et l’Oise. Médecin de profession (spécialisé dans la rééducation respiratoire) et arpenteur des couloirs de l’écriture, il remplit des pages de carnets, trempant aussi bien la plume et le pinceau dans les couleurs de ses voyages, mobiles et immobiles.
En 2012, il a publié le recueil de poésie Varechs aux éditions Vagamundo, dans la collection Liber.

EXTRAIT

La vie circule à la surface, fluide, lumineuse dans les éclats bleutés des murs rideaux qui ferment les façades. Mais sous la mince pellicule d’asphalte, sait-on que des générations de coquillages sommeillent? Twin les piétine d’une cheville si respectueuse, presque flottante, que les passants s’étonnent de sa démarche empruntée.

La voie s’est élargie, devenue d’élégance.
Notre dénuement erre entre les parfums et les soies, les semblants et les essences. Il rêve de voyages devant les bleus de Méditerranée fondus en reflets de ciel chauds et salés comme des murs de Grèce, et les sables africains égrenant le ventre réglé de la terre dans l’agencement d’une séduction à l’escrime stricte et pure.
Twin, curieux de tout, et en particulier de ce que ceci peut à proprement parler recouvrir, traverse la chaussée pour examiner à travers la grille un regard de béton captant les eaux du caniveau vers le sous-sol, auprès de qui il cultive une sorte de connivence.
De la vitrine suivante, un magasin de fleurs coupées, je ne me souviens que des fragrances. Vertes et blanches. Humides, fraîches comme une aube. Juste avant, très chic, l’enseigne de prêt-à-porter. Derrière le verre, je vois une femme très belle déshabiller la silhouette blanche et neutre des mannequins qui vont recevoir la nouvelle collection. Les émanations du fleuriste viennent revêtir, à merveille, l’enchaînement de ses gestes précis, butineurs. Elle bataille les quelques épingles qui ajustent au col le pli d’une étoffe dont la chute se devait d’être irréprochable. J’imagine une aiguille rouge, invisible, à fleur d’épaule. Mais où serait le sang ?