Lusitaniennes

Lévi dos Santos

COLLECTION Viatim
LE LIVRE

Roman
20,5 x 14 cm
184 pages reliées
ISBN 979-10-92521-28-3

À la mort de sa grand-mère adorée, Joana éprouve le besoin de partir. Elle quitte tout et rejette dans l’ombre le pays qui l’a vue naître pour entamer une vie nouvelle, loin de ses deuils et de ses douleurs, de ses racines et des lieux où elle a grandi. Mais, des années plus tard, la divulgation d’un secret de famille va éclairer d’un jour nouveau son histoire et celle des êtres qu’elle a aimés. La douloureuse confrontation de Joana avec la vérité, dans ce qu’elle a de plus brutale et sans appel, nous replonge, sur trois générations de Lusitaniennes, dans un Portugal anachronique, exclu de la marche du monde, gouverné par un pouvoir autoritaire, sans vergogne et assis sur des valeurs morales rétrogrades. C’est à un retour aux sources pour comprendre et démêler les fils de ce mensonge que nous convie Joana. Se mettre dans ses pas, c’est observer la renaissance d’une Nation, et redécouvrir, page après page, la fierté d’un peuple, une mémoire et une culture trop longtemps négligées.

L’AUTEUR

Lévi dos Santos est né en 1968, dans les Alpes, de parents portugais émigrés en France dans les années soixante. Il vit à Pau, dans le Sud-Ouest, où il cultive son goût pour l’actualité des idées, la littérature, et toutes les formes d’expression artistique. C’est un fervent admirateur de Francis Scott Fitzgerald, Tennessee Williams, Florbela Espanca, ou encore, John Fante, qui n’aime rien tant que l’été et les bains de mer. Lusitaniennes est son premier roman publié.

EXTRAIT

Qu’ai-je gardé du Portugal ? Sa langue, dont le poète Virgílio Ferreira disait qu’elle faisait voir la mer. J’ai sauvé quelques photographies. Ce soir, je les regarderai de nouveau. J’ai dans la poitrine des timbres de voix, le rire de Catarina, notre grosse voisine, une paysanne aux ongles noirs et à la bouche de vache laitière. Je conserve la beauté des matins au-dessus des eucalyptus, les nuits sombres et silencieuses, le vent dans les parasols, à la plage, le souvenir de la Coccinelle indigo et pétaradante de l’oncle Romeu, les sardines acier dans leurs bacs en plastique au marché des pêcheurs de Costa Nova, les taxis noirs aux toits vert pâle, quelques notes d’accordéon. Je n’ai pas oublié le raisin rouge escaladant les murs de la maison, les hommes courageux en pantalons décousus bêchant la terre ocre et ramollie sous le soleil écrasant des interminables journées d’été, les veuves en noir assises devant les pas-de-porte, endeuillées et tristes pour toujours.