Dispute de la lune et du lampadaire

Vincent Goulé

LE LIVRE

Texte poétique et 30 photographies
27 x 20 cm
56 pages
Les Éditions du courant d’air

« La banlieue sud est mon terrain de chasse » déclare l’auteur amoureux de la ville, et fier d’appartenir par sa mère à une famille de sept générations nées à Paris. La lecture de Cendrars fut pour lui un choc, et l’on retrouve en effet une gouaille, un style direct et abrupt dans l’écriture de Goulé. Il lui faut contredire, et se contredire. L’institutrice de sa jeunesse voit déjà en lui un futur mécanicien ? Au prétexte qu’il arrive parfois les doigts pleins de cambouis à cause d’une chaîne défectueuse ! Il dit encore ne pas maîtriser l’orthographe, n’avoir pas écouté à l’école, toujours ailleurs. Qu’à cela ne tienne, il sera agent immobilier. Bon compromis pour l’arpenteur des villes qu’il n’a cessé d’être. Le bâti, l’espace, la déambulation, souvent encore à bicyclette, et l’échappée belle, voilà les ingrédients d’une vie, d’une écriture.

La lecture de Bourlinguer, de Blaise Cendrars a été un choc, une révélation, dans sa manière de sauter du coq à l’âne ; l’écriture en liberté, un vagabondage du texte…

L’AUTEUR

Vincent Goulé est né en 1957 à Paris. Lecteur de Blaise Cendrars, et notamment de Bourlinguer, il écrit depuis toujours. Dans les années quatre-vingt, il participe au groupe Jalons. Et c’est dans son garage, en banlieue parisienne, que va être créé le mensuel du même nom : Jalons, le mensuel sensuel. Il a publié divers fascicules poétiques, en toute discrétion. Dispute de la lune et du lampadaire est son premier album illustré publié.

LE PHOTOGRAPHE

Vincent Goulé se défend d’être photographe. La photo c’est un angle, une lumière et de la technique, dit-il, mais j’aime en particulier aller là ou l’on ne m’attend pas. Pas photographe ? C’est à voir… Mais regardeur attentif de la ville, de Paris et sa banlieue, à coup sûr. Pour ce livre, il a, à l’instar d’un peintre sur le motif, enchaîné les variations. Crépuscule, jour, nuit, lampadaire ou lune… ou les deux réunis dans un portrait de famille.

EXTRAIT

Je connais des poèmes, aussi longs que le fleuve
J’entends au fond de moi un tout petit ruisseau
mais ne sens pas ce souffle pour que cela émeuve
En travaillant encore, puis-je faire un rondeau
Est-on fleuve ou cours d’eau, un jour il faut l’avouer
J’ferais bien l’tour du monde, mais j’irai au marché
Nous ne sommes pas tous faits de braises et de cendres
Peut-être un tison, une poussière des astres